Berlin-Pune, mise à l'épreuve de 6 ans d'études...

Me voici au crépuscule de mes études d'architecture: 6 années passionnantes mais théoriques de projets et d'utopies. Pour mon diplome je souhaite mettre ce que j'ai appris au service des autres. Un peu de chamboulement dans ma vie de petite européenne : trois mois de stage dans une ONG à Pune, en Inde...

jeudi 12 novembre 2009

Sangli-sangli...

La journée d’aujourd’hui était au moins aussi chargé que celle d’hier était vide ! Nous sommes arrivées a Sangli par bus lundi soir. Le travail devait commencer dur le mardi matin. Nous nous sommes levés tot, avons fait gentiment la queue pour la salle de bain… ça vous rappele pas les carnet de voyage que j’écrivait quand j’avais 10 ans ? du genre « panique au camping » ? bref nous nous sommes préparé et comme toujours depuis que je travaille chez Shelters : on se prépare dans la précipitation et après on attend pendant deux heures que ça commence en regrettant de s’être levé si tôt.

Eh bien hier on a regretté de s’être levé toute la journée, car nous ne sommes pas du tout sortit du bureau.  Une tempête s’est levée dès le matin, avec au programme : pluie torrentielles, vent et le meilleur : coupure d’électricité de 10heure du matin a 6h30 du soir ! j’avait l’impression de me retrouver à Marennes, les journées pluvieuses d’aout où nous, les cousins, tournions en rond dans l’annexe. Mais on avait nos jeux, et notre mamie, donc tout ça n’était pas si grave en comparaison a hier, où Susanne et moi étions loin de chez nous, dans un appart dénué de mobilier, sans aucune occupation possible… même « la guerre et la paix » de Tolstoï ne parvenant pas à me divertir… au bout d’une heure, mon ordinateur que je n’avait pas pris soin de chargé m’a lâché ( bizarrement, ce petit trésor de technologie ne fonctionne pas sans électricité.. ).


Nous étions seule toutes les deux, essayant par tous les moyen de trouver quelques raison de rester optimiste. Nous avons échangé nos recette de cuisine préféré, j’ai fait des collages, nous avons imaginer ce qui aurait pu être pire : par exemple : subir la compagnie de quelques collègues très bavardes ou très lourdes… on a lu, on a tourné en rond, on a même fait des exercices de gym ! Pilâtes a Sangli !! sans musique, sur le carrelage ! mes genoux s’en souviennent encore, grande sportive que je suis !

A 5heure de l’après-midi, le ciel s’est obscurcie, et toute lecture est devenu impossible (surtout ma vieille édition de Tolstoï, avec ses caractères en patte de mouche) et là on s’est dit qu’on touchait le fond… nous nous sommes assis dans la grande pièce n’ayant plus rien a nous dire dans notre désarroi, et nous avons attendu…

A 6h45 l’électricité est revenu et sans plaisanté j’ai eu l’impression de revivre ! Non mais vraiment quel soulagement ! ouvrir mon ordi, constater que tout est encore là à portée de clavier !

Ceux d’entre vous qui pense « européen » ou « monde réel » se disent : mais pourquoi n’êtes vous pas sortie ? je vais vous expliquer : c’est parce qu’entre être dans l’appartement au sec, en faisant des blagues idiotes, ou être dans la rue observées comme des animaux de zoo échappés, sous la pluie et sans savoir où aller, le premier choix nous a semblé être  le « moins pire » Voilà, c’était le récit d’une journée perdue.

Aujourd’hui nous avons rattrapé notre retard et avons tellement produit que j’en suis toute retournée  comme si j’avais passé une journée a la mer. Enfin, j’étais aussi trempée que si je m’étais mise a l’eau !

Le matin a 9h nous sommes parties dans les slums, équipées de nos caméra, appareil photo, calepins et avons rencontré un dizaine de famille. Passionnant. J’avais l’impression d’être tombée au milieu d’un documentaire anthropologique d’Arte (sans les sous-titres jaunes) vous savez quand on a l’interview d’un artisan au travail… j’avais vraiment le sentiment d’être privilégiée et de pouvoir me dire : « bah ouai, tu as eu les couilles de faire un truc extraordinaire et tu ne peux pas le regretter »  non mais ça fait du bien de se le dire, parce que finalement jusqu'à présent quand je restais au bureau de Pune j’avais pas vraiment l’impression de faire quelques chose d’utile pour l’humanité, ou ne serait-ce que pour moi-même … quand je suis dans les bidonvilles, j’ai le cerveau en ébullition, je suis curieuse des moindres détails…


Ces interviews ont été un grand succès, et comme il pleuvait comme vache qui pisse nous étions invité à entrer dans toutes les maisons. Ce qui permet de comprendre un peu plus le mode de vie des habitants. Nous nous sommes  même arrêtées dans un atelier de fabrication de cithare… vous saviez que les cithares sont faites a partir de potirons géant ?  Cette journée était guidé par la bonne humeur et la chaleur de Moshi (appellation respectueuse pour les vieilles dames) qui nous a ensoleillé la journée par des explications des mœurs et coutumes, botaniques, et culinaires (les plus douteuses…) elle fait partie de la direction de l’ONG, est dynamique et ouverte a toute idée, en gros, elle rattrape vraiment le sale caractère de ma chef de Pune.

Après les interviews et  un semblant de calme (nous avons une collègue trééés bavarde) nous avons accueilli au bureau une quinzaine d’enfants issus des bidonvilles. Grace aux animatrices de Shelters, j’ai eu la possibilité de proposer aux enfants de dessiner, peindre, crayonner leur maison de leur rêve, leur souhait immobilier si tout était possible.


J'avais prévu ce workshop depuis longtemps pour mon diplome : L'ong m'a offert cette oportunité et rien que pour cela ça vaut le voyage Berlin-Pune. Les enfants étaient ravis, j'ai sorti mes crayon et j'ai dessiné avec eux, les resulats sont prométteurs, trés interessant architecturalement parlant et surtout au niveau des élement qui pour eux sont indispenssable a l'idée de "maison". Par exemple sur un grand nombre de dessin, ils ont représenté un petit arbre en pot, le Tulsi qui est l'arbre sacré de la maison, de tradition mi-hindu mi-regionale. OU encore, la terrasse a un role trés important, l'Otta ( le porche surélevé typique de la maison indienne populaire)

C'est une grande chance pour moi d'avoir eu cette expérience et je pense que cela me permettra de donner plus d'humanité a mon projet d'archi.

 

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