Berlin-Pune, mise à l'épreuve de 6 ans d'études...

Me voici au crépuscule de mes études d'architecture: 6 années passionnantes mais théoriques de projets et d'utopies. Pour mon diplome je souhaite mettre ce que j'ai appris au service des autres. Un peu de chamboulement dans ma vie de petite européenne : trois mois de stage dans une ONG à Pune, en Inde...

jeudi 29 octobre 2009

Sangli toujours..

Et voilà, me voici encore chez les babous… depuis 2 heures je les entend déblatérer des discours suffisant en marathi. Je comprend pas ce qu’ils racontent biensur.. je n’ai pas encore percé les secrets du marathi ( langue officiel de Pune, Bombay et Sangli, ma ville préférée !!) Alors ce qui est bien c’est qu'avec ce genre de personne t’a pas besoin de comprendre leur langue pour sentir leur suffisance… par exemple le spécimen que j’ai aujourd’hui par exemple s’ecoute parler… il fait des pauses, des geste et répéte régulièrement, en anglais ça fait plus style : Sangli slum free ! : ce qui veut dire qu’il veut débarrasé sangli de ses slum… c’est un peu son boulot en fait : il est le  chef du service de planification urbaine de la ville… sa chemise est rose cochon, et il s’empiffre de fruit sec dès qu’il s’arrette de parler..  Il y a des gens qui prennent des notes de ce qu’il dit, et meme des photographes… attend ! c’est paparazzi sangli ! congratulation congratulation ! ils sont où les ptits fours .

ça c'etait hier. Ma chef tyranique a decidé mercredi a 10 heures du soir que le jeudi a 7 heures du matin je devait absolument partir avec elle a Sangli (4h de route) pour un meeting trés important où elle a besoin de moi... Je savais d'avance que j'y allais pour rien et ça n'a pas manqué! je suis vraiment idiote, maintenat ça fait la troisieme fois que je me fais avoir : je n'ai rien a faire a Sangli . point. donc dès le debut de ce meeting, le mec important a dit : je ne veux pas entendre parler en anglais aujourd'hui ( parce qu'il ne comprend que le marathi) et a partir de ce moment là j'ai compris que c'etait foutu pour moi que j'avais fais 8 heures de trajet en voiture pour rien...

Donc je vais pas m'attarder plus sur le sujet Sangli qui est sans doute la plus grosse blague de mon travail a l'ONG... bref.. sinon, je n'ai pas grand chose a raconter vu que je passe mes journées à bosser pour mon diplome d'archi. Je commence a accumuler une belle quantité d'info et de photos sur le bidonville que j'ai décidé d'etudier, mais pour l'instant c'est vraiment trés trés bordélique, et il faudrai que j'arrive a organiser tous ça pour envoyer un petit compte rendu a mon prof, mais : "Trop d'idée, tue l'idée" et donc du coup pour l'instant rien n'est vraiment exploitable...

J'ai un début de plein de truc, mais rien de présentable... je suis trés lente a m'organiser ... je pense diriger mon travail vers une réhabilitation douce du bidonville avec un titre du style : "interventions architecturales amoureuses" ou "I love my slum" ou encore "strategie de séduction pour bidonville en manque d'amour"... un truc jeté comme ça..

L'idée c'est que les gens qui ne vivent pas dans les bidonvilles déteste ça mais qu'il y a des gens heureux qui y vivent et qui ne veulent pas en partir, meme quand ils en ont les moyens donc j'imagine qu'en rehabilitant le slum on pourrait réhabilité le nom d'un quartier, mais pas en faire un quartier "special pauvre" ( on a vu ce que ça donne en france, merci bien).

Rehabilitation d'un quartier, densification de l'espace ( pas de la population!! ils vivent deja a 10 dan 20 m2, ça serait vraiment criminel d'entasser des familles de 10 les une sur les autres!) creation de logements divers, pour favoriser la mixité sociale deja présente dans le bidonville ( ce qui n'est pas le cas du reste de la ville) et biensur creér des habitation habordable pour les gens plus pauvre que pauvre...

Voila un peu, j'ai beaucoup d'analyse de la ville, de l'histoire, de la sociologie... c'est un peu brouillon tout ça mais je commence a avoir pas mal de matière a réflexion...


mercredi 21 octobre 2009

les petits riens

Voici quelques petits articles sur les petits riens de ma vie quotidienne

I. Les préjugés de la gente masculine indienne à propos des « femmes occidentales ».

« En Europe vous êtes tous riche, vous passez votre temps à divorcer, vous laissez vos vieux dans des maisons de retraite et vos enfants se droguent et boivent a la sortie du lycée… » Voilà un mix un chouilla exagéré ( mais je vous assure pas tant que ça ) du mythe occidental… C’est du joli…

Quant à moi on m’avait prévenu : « en Inde tu sera considéré par les mecs comme un fantasme vivant » « ah ouai ? quelle drôle d’idée.. » « si, si, grande, blonde, yeux bleu, de la poitrine… tu incarnes Pamela Anderson pour les mecs de la rue… » « eh bien, elle qui est justement mon idole ! … »

Moi je pense pas vraiment être un fantasme, mais je ne peux pas sortir dans la rue sans avoir une remarque, sans que les hommes de tout âge me suivent du regard ( les femmes aussi remarquez…) sans que ce soir un mec sur sa moto m’interpelle avec que j’étais tranquillement dans mon rickshaw et m’a envoyé un baiser de la main, que le père d’un copain ne se gène pas pour me montrer du doigt et demander ce que je fais sous son toit.

La femme occidentale c’est la hors caste par excellence, elle est tellement hors du système qu’elle est pas vraiment réelle, inaccessible, ce qu’elle pense ne pourra nuire a personne donc personne n’est obligé de la respecter. On peut la dévisager dans la rue, lui parler, commenter ses vêtements, sa couleur de cheveux, lui demander son numéro de portable… rien de cela n’est agressif, ou insultant en soi, d’ailleurs ils ne s’attendent même pas vraiment a une réponse ou peut-etre que si… je sais pas…

Là où je me sens insultée c’est qu’ils ne feraient jamais ça avec une indienne ( bon les salauds pervers le ferons aussi, mais il y a des cons partout).

C’est un coté vraiment pesant de mon quotidien, je voudrais juste que les gens m’ignorent. Mais rassurez vous, pour ma copine Susan, c’est la même chose…

 

II. La notion de propreté, de travail fini…

Bon aller, je suis sure qu’avec cet article vous aller me prendre pour une rabat-joie maniaque… mais ceux qui me connaissent bien savent que le liquide vaisselle et l’éponge n’ont jamais été mes amis, que l’aspirateur est trop bruyant et que mes vêtements aiment sincèrement rester a bouchon dans un coin de ma chambre… Vous me connaissez donc, et vous savez que je ne suis pas une pro en matière de ménage… mais je vous assure, ménage, propreté et amour du travail bien fait sont des notions assez vague en Inde. Un coup de balais et un jet d’eau et voilà la salle de bain nettoyée ! magic ! mais il y a des cheveux plein la douche… ah bon ? non, je vois pas… Nous payons (c’est compris dans le loyer nous n’avons pas le choix) une « Maide » (ça ce prononce comme ça) elle s’occupe du ménage du couloir, de la salle d’eau, des chiottes et c’est tout. Elle a besoin de 4 minutes top chrono : 1 minute pour ouvrir la porte, 2 minute pour le balais, 1 minute pour le jet d’eau et c’est fini, elle claque la porte et voilà ! c’est vrai qu’on sali pas tant que ça mais la technique du jet d’eau a son avantage !!

Au bureau on a aussi une « made » assez particulière on a pas besoin de voir qu’elle est là on la reconnaît a la forte odeur « de d’sous d’bras ». Elle nous parle pas nous envoie régulièrement sa vieille serpillère sur les pieds (ah oui on bosse pied nus au bureau) et utilise aussi la fonction jet d’eau. Je vous explique : ça consiste a inonder le sol de la salle de bain et des chiottes d’eau… voilà… sauf que quand vous savez qu’on est une dizaine au bureau et que biensur cinq d’entre nous vont avoir besoin d’aller au toilette après le passage du « jet d’eau » et qu’on a naturellement pas les pieds parfaitement propres ça macule le sol (qui auparavant n’était pas si sale) et ça ressemble à Ça :


Ce qui permet d’avoir une bonne raison de laver le lendemain !!

Quant au travail fini, ça fera sans doute l’objet d’un autre article, mais juste pour information : on sent bien que leur hiver ne sont pas froid ici : il y 5 cm de jeu sous la porte d’entrée, la fenêtre de ma chambre ne ferme pas et ce qui n’a rien a voir : impossible d’acheter des chaussures fermées !!

La notion de détail et de finition est aussi très vague : les câbles électriques ne sont jamais incorporé dans les murs ou plafonds, ils courent, a moitié a nu, a moitié dissimuler sous des couches de peinture d’une pièce a l’autre. C’est vrai que d’un certain coté ça n’a aucune importance, de l’autre, c’est aussi grâce au détail que l’architecture prend tout son sens…

 

A suivre :

Les chiens errants

La joie de vivre du sud

Baba Saheb Ambedkar

mardi 20 octobre 2009

plus d'images, plus d'ambiances..

Pour que vous compreniez pourquoi le slum m'a tant plus je vous rajoute quelques photos. Appreciez les couleurs... 
*si vous cliquez sur les image elles apparaisent en plus gros.





et puis un aperçu de mes joie du week-end : un masque ayurwedique ( afreusement sexy!), le coucher de soleil sur la ville de Pune, vue du 9eme etage de l'immeuble d'Hetel, la copine d'Afreen que je rencontre avec plaisir régulierement et une piece de theatre médiocre genre kermesse mais sans la joie de voir gigoter les gamins en tutu...


lundi 19 octobre 2009

Regard sur les bidonvilles

Voici un article un peu théorique, mais je me suis dis que ça vous interesserait peut-etre de savoir où j'en suis par rapport a mon boulot... parce que le probleme est tellement enorme... donc vous avez le droit de me dire ce que vous en pensez...

Sur 1 km2, les bidonvilles de Laxmi Nagar, Ashok Nagar et une dizaine d'autre sont un patschwork de couleur de typologie, un exemple par exelence de ville spontanée.

J'ai choisi ce site comme lieu de travail pour sa diversité, sa situation proche du centre ville et ses qualités architecturales deja présentes.

(pour info :l'immeuble où j'habite fait parti des petits blocs blanc en bas de l'image.)

En réaction à la diversité des typologies de logements englobés dans le terme « Slum », et par cela la multitude de problématique qui en découle, je souhaite diviser mon travail en trois projets.

Chacun des projet s’interroge sur un type de slum différents mais dont la problématique reste la même  : Comment peut-on assainir et densifier les bidonvilles tout en respectant les modes de vie et les acquis architecturaux des habitants ?

J'ai commencé un travail de classification, relevé de plan, de façon a montrer la diversité des logements que l'on trouve dans un slum comme Laxmi Nagar. Cette maison repond aux critères d'une Semi-Pucca : ça veut dire que ses murs et son sol sont en "dur"( brique, beton..) mais que son toit est en taule, ou autre materiaux non permanent, et offrant une resistance relative aux violences climatiques.

ah, petit détail dans la maison que j'ai dessiné, ils vivent à 12... ça c'est le gros probleme des bidonvilles vouloir les densifier, est en fait assez meurtrier...

Tout bidonville ne nécessite pas une destruction a coup de bulldozer. D’un point de vue architectural ou patrimonial il serait même regrettable de raser ces morceaux de ville spontané dont certains ne sont pas sans rappeler la trame urbaine organique de nos vieux centres-villes européens.

Malheureusement que très peu d’architectes et urbanistes indiens sont conscients des qualités dont font preuve les bidonvilles et ne voient en eux qu’un « cancer »  qu’il faut éradiquer quitte à reloger les population dans des logements encore plus indécents mais loin des centres commerciaux et des quartiers résidentiels. Hors ce sont ces mêmes quartiers qui nécessitent femmes de ménage, gardiens, agents de sécurité, cuisiniers, jardiniers, personnes engagées moyennant un salaire dérisoire ne permettant pas de se permettre le cout de déplacement, et encore moins de vivre dans les résidences des quartiers pour lesquels ils travaillent.

Une grande part de la difficulté du problème des bidonville est du a cette situations non avouée d’interdépendance entre les classes sociales pauvres et les plus aisés.

En essayant de reloger les population des bidonvilles dans des logements en périphérie de la ville, en densifiant au maximum a tel point que cela n’abouti qu’a un bidonville a la verticale, les autorités locales et leur urbanistes ne font qu’aggraver le problème.

On observe même des opérations de relogements gouvernementales qui après six mois sont délaissées par les habitants, qui se trouvent trop éloignés de leur travail et qui préfèrent retourner vivre dans un bidonville. L’échec de ces opérations ne sont pas seulement dues a l’éloignement mais aussi au désintérêt des responsables, à la corruption, et la mauvaise qualité des constructions, inachevées, sans eau courante ni connexion avec le tout-à-l’égout.

Ces expériences sont jugés désastreuses par les habitants des bidonvilles qui sont devenu très méfiants a l’égard de toute opération de relogement également celles proposées par les ONG.

Les habitants ne veulent pas être parqués dans les immeubles de plus de quatre étages où les appartements ne serons pas plus grand que leur maison actuelle, mais où l’usage de la rue, partie intégrante de leur quotidien leur sera impossible.

Dessins sur le sol devant les maisons réalisés pour Diwali, fète du nouvel an hindu

Les habitants des bidonvilles sont généralement issus des villages autour de Pune. Leur mode de vie, bien qu’influencé par les médias reste basé sur des traditions et des habitudes rurale qui sont incompatible avec des grands ensemble de relogement proposés par le gouvernement.

Vaches, chèvres et autres animaux de la ferme coulent des jours paisibles entre les maisons de taules dans des étables de fortune.

Mon expérience a Pune a renforcer ma conviction que la ville et le logement ne devraient pas être victime de la mondialisation. Les autorités tentent de transformer Pune en ville internationale, négligeant pour cela son patrimoine et l’identité de ses habitants.

jeudi 15 octobre 2009

L'inde c'est pas tous les jours facile..


Je me sens si stupide, qu’il faut que je raconte ma bourde d’aujourd’hui, peut-être qu’après m’être « confessée » je me sentirai mieux…

Cette après-midi nous sommes allé au temple Durga Mata Mandir. J’en avais jamais entendu parlé, c’est juste a coté de l’appartement de l’autre coté de la rivière perché sur une colline (comme beaucoup de temples a Pune). En arrivant en haut de la petite route bordée de bufflons ruminant les poubelles, des corbeaux perché sur leur dos, j’ai compris pourquoi aucun guide ne parle de ce temple.. (d’ailleurs le Routard n’accorde même pas un article a la ville de Pune alors le temple de Durga Mata Mandir… il n’y a pas beaucoup de touriste qui y viennent, je vous assure !



                         Un chamant bufle, paisible qui me fait fait un gentil sourire bovin...                               un peu odorant, mais sympa.

Mon objectif était , non  pas de me recueillir au temple (en Inde je suis une laïque militante) mais de trouver le point de vue parfait pour le-panorama-qui-tue pour le site de mon projet… donc j’ai emmener Maxine avec moi (je me sens pas encore prête a me balader dans des coins inconnu toute seule) et nous sommes montées en haut de la colline..

Bon, heureusement il y a une vue sur Pune pas mal du tout, et puis ça fait du bien de se bouger un peu (on se déplace très peu a pied finalement) parce que sinon, le temple ne vaut rien.. d’ailleurs je vais même pas prendre la peine de télécharger une photo pour ce blog… temps perdu… En haut de la colline, il y a donc ce temple plein de vache, la villa d’un style « palais grec » d’un très riche inconnu et deux gros châteaux d’eau dont les énormes tuyaux laissent fuir de façon scandaleuse (sans exagérer je pense au baril/heure) la précieuse eau potable (enfin, pas potable pour nous…).

Alors du temple on ne voit absolument pas le bidonville, de la villa du millionnaire… sans doute qu’on doit pouvoir apercevoir quelque chose du bout du jardin, mais le gardien ne semblait pas trop prêt a nous laisser rentrer (bizarrement…). Mais en contournant tout ça (à l’école d’archi on nous apprend à être très persévérant en matière de «trouve le point de vue de fou pour prendre en photo le site dans-son-contexte » quitte a aller dans des endroits a-la-con. Bref ça flairait un peu l’endroit a la con… mais bon a 16 heure de l’aprèm’ il n’y a pas trop de risque (que j’me dis)… On passe un portail ouvert qui monte vers le haut de la colline flanc Nord (vue sur le slum).. au bout de la route jouent les gamins, sur un banc trois hommes discutent en prenant le thé… C’est la famille du gardien du château d’eau… Nous sommes accueilli très chaleureusement dans un anglais moyen mais compréhensible. On nous offre le thé, très embarrassées nous acceptons et on se renseigne sur le lieu… Pas de chance, le monsieur qui est responsable n’a pas le droit de nous laisser prendre des photo, et cela dit nous montre la camera qui est braqué sur l’endroit ou nous sommes… et nous dit qu’on a pas le droit de monter en haut du châteaux d’eau… bon alors bien sûr c’est regrettable, la vue doit être magique mais je dois vous avouer que cette dernière info ne m’a pas trop surprise… vu l’état des balustrades et du béton du réservoir, je me serais pas risquée en fait…

Bref, j’avise un coin au fond de la parcelle où le mur est un peu plus bas et où la vue sur le slum ne doit pas être mal… vu que j’ai promis de pas faire de photo, je vais voir d’abord si ça vaut le coup avant de remettre l’interdiction en question… La vue est simplement digne du panorama-de-la-mort-qui-tue… il me faut cette photo…

Je retourne voir les hommes sur le banc, je leur explique que je ne veux pas la photo du château d’eau mais de l’extérieur de la propriété… alors ils discutent entre eux, au milieu de la discutions je propose 50 roupies (70 centimes pour nous, le prix d’un plat+boisson dans un resto pour eux) ils me répondent pas mais finalement décident que d’accord, je peux prendre ma photo du fond de la parcelle…

Ravie, je fais mon panorama, et je reviens avoir mon billet de 50 roupies… ils ont été super outrés… cet argent s’était une insulte, ils n’en veulent pas… alors pour me justifier je dis que c’est comme un cadeau pour les enfants… le plus jeune me dit qu’il n’aime pas ce genre de cadeau et s’en va… Dans ces moment là , je vous assure que je me suis sentit super mal… j’ai rentré mon billet, je me suis excusée mais c’était foutu j’avais fait la bourde. Le plus vieil homme semble moins affecté et me ressert du thé ( embarrassant, vu que ayant ma tasse pleine je pouvais même plus partir). Il a fallu que je me brule la langue pour finir ma tasse rapidement, remercier le plus humblement possible, dire au revoir aux enfant qui agiter leur main et partir en ayant envie de me cogner la tête au mur…

C’est pas facile, l’Inde, plus je connais ce pays plus je me rend compte a quel point je le comprendrais jamais… Des que je marche dans la rue j’ai des gens qui me demande de l’argent tous les cents mètres, dans certain site, les gardiens, parce qu’ils t’ont laissé passer dans un lieu normalement fermé te demande de les payer pour ce service que tu ne savais pas payant… et ces hommes, qui m’offrent La photo de mon projet se sont senti insulté par l’argent… sans doute certain d’entre de ceux qui me lirons penserons que c’était évident que j’ai fait une erreur typique des touristes qui n’y comprenne rien, ok, mais je voudrai bien vous voir a ma place…

C’est déconcertant de se sentir a coté de la plaque continuellement, où que je sois je fais tache dans le décor…

Aujourd’hui dans la rue j’ai rencontré un mec occidental qui ne comprenait pas le metteur du rickshaw (même système que le taxi sauf que ça te donne le prix en ancien roupies et que tu as a multiplier le montant par 7 et soustraire 3… l’autre solution c’est d’avoir une carte avec la table de conversion) et ne voulais pas payer le prix que lui disait le chauffeur. Du coup ce dernier est venu me chercher pour que je remette cet étranger de même couleur de peau que moi dans le droit chemin. A son accent très particulier j’ai vite remarqué que cet étranger n’avait pas seulement la même couleur de peau mais aussi la même nationalité !

Ça fait 4 ans qu’il voyage ! ma première réaction ça a été « waouh ! chapeau, c’est beau de pouvoir ce permettre ça ! » ( oui je sais c’est pas très délicat, mais j’ai pas réfléchi en fait je pensais pas a l’argent mais plutôt au courage) bref il s’est renfrogné et m’a dit qu’il bosser pendant son voyage(-OK, très bien…) j’ai expliqué rapidos je ce que je faisais a Pune (mais bon, avec Maxine on été pressée et puis j’étais pas dans un jour « guide touristique ») et on l’a largué dans le flot urbain … plouf !

En y repensant en fait, ça me fait pas du tout envie… voyager pendant 4 ans c’est plus du voyage c’est de l’errance… et puis tout seul ? ou la la… pas du tout mon truc en fait ! je veux bien partir en voyage tout les mois mais il fout que je revienne au point de départ a chaque fois, comme une bouée … tu fais tes brasses, et quand t’es fatigué tout revient a la niche, sur le continent de notre bonne vieille europe adorée et plus précisément à la pertuz’ et hop tu fais le plein d’energie, de famille, d’amour, d’eau fraiche et tu peux reprendre le large, mais 4 ans sans rentrer au pays c’est comme être au milieu de l’ocean sans voir la cote… je me perdrai au bout d’un moment, je m’ennuirai ou je deviendrai folle… et puis l’amour, le foyer… finalement je suis quelqu’un de très vieux-jeux, mais Berlin, me manque, la liberté d’agir et le confort de comprendre ce qui se passe…

dimanche 11 octobre 2009

Tombée en Amour avec la ville…

Au début de la semaine, j’ai demandé à Sashi, de me faire visiter le quartier où il vit : Laxmi Nagar, un des plus grand slum de Pune, un kilomètre quarré de maison construites indépendamment des autorités de la ville.

Je crois que c’est devenu l’un des mes endroit préféré à Pune… Il y a une atmosphère presque méditerranéenne. En fait ça m’a rappeler notre premier voyage en Grèce, il a 13 ans de cela maintenant. Les rues de Pune sont en général plutôt larges et le trafic et abondant, en entrant dans Laxmi Nagar ma première évocation a été les petites rue montantes du Vieux Lyon. Les maisons s’accrochent à la pente, construites en dur, narguant impunément de leur basses tailles les exigences des autorités municipale concernant la densité de Pune. Dans le bidonville, tout est a l’échelle humaine, et parfois plus petite encore.

Il y a une ambiance de village, les gens se connaissent par leur nom les enfants galopent dans la rue aux coté des chèvres et des veaux, des poules et des cochons. Les habitations sont majoritairement construite en dur ( briques/béton) sur un, deux voire trois niveaux. Il y a aussi des maisons en «semi-dur »  qui ont les mur en béton, un sol en béton, mais le toit en taule de plus ou moins bonne qualité.. contrairement a ce que j’attendais, les rues et ruelles du bidonvilles sont plus propres que celle de la ville a proprement dite. C’est étroit, les femmes y font la vaisselle et la toilettes des enfants, mais la quantité de papier au sol est largement inferieur a une large rue du centre-ville.

Au vue des maisons, j’ai demandé a Sandhya quelle est la définition exact de « bidonville ». Celle-ci ne se décide pas en fonction du type de maison présente actuellement sur le site, ou comme je l’avais pensé par le niveau d’hygiène (en effet certaines rues du centre-ville pourrait également être considérée comme slum), non. L’appellation slum est donné a un groupe d’habitations précaires installer illégalement. Donc si le dit « Slum »  grandit, s’améliore, se solidifie, il restera toujours un bidonville.

Illustration : le mot bidonville en Hindi se dit « nagar » il y a donc un paquet de quartier a Pune et dans les villes indiennes en général qui s’appelle blabla-nagar : Indira Nagar, Laxmi Nagar, Maharshi Nagar etc. etc.. lorsque ces quartiers sont réhabilités, par la construction d’immeuble sociaux par exemple, le quartier s’appelle toujours blabla-Nagar… vous comprenez l’ambigüité ?

Donc a Laxmi Nagar, on a l’impression d’être dans un quartier de la ville « normale » mais il restera toujours aux yeux des Punéites de classe plus aisée, un bidonville.

Là je dois aussi vous éclaircir : avant d’arriver a Pune je pensais que les bidonvilles étaient enclavés, comme des non-lieu dangereux où personne ne s’aventure, où les habitants, les cheveux hirsutes te regarde méchamment ou bien te demande de l’argent a chaque coin de rue. (j’exagère mais au fond de mois c’est quand même ce que je pensais…)

Mais il faut rappeler que 40% de la population de Pune vit dans les bidonvilles. Biensûr, la moitié de la population n’est pas sans emploi, ce qui signifie que les habitants des bidonvilles ont un revenu, parfois loin d’être dérisoire, mais sont contraint (voire parfois ont choisi) de rester dans les bidonvilles a cause de la pénurie de logement à Pune et de la mauvaise qualité des rares logement sociaux.

A Laxmi Nagar, Sandhya m’affirme que personne ne veut d’immeuble d’habitation. (lundi, je retourne dans le slum avec un petit questionnaire pour faire des interviews). Les habitants, veulent un revêtement pour les rues, de l’eau, des toilettes, et la possibilité d’agrandir leur logement. «  la rue est tellement importante pour les habitants, qu’est qu’ils feraient au troisième étage d’un immeuble coincé au milieu d’une cité »  Le pas de la porte, donnant sur la rue fait effectivement partie intégrante de la maison : on y fait les grillades, on discute avec les copine pendant le massage du nourrisson, on surveille les gamins, les animaux,  les vieux assis sous l’arbre, on attend les marchands ambulants, de légume, de pacotille…

La porte d’entrée est souvent la seule ouverture de la maison et elle reste ouverte toute la journée. Elle est toujours décorée : peinte, sculpté, orné de décoration en tissu ou en croché, elle est entourée de plantes en pot… La créativité s’affiche sur toutes les portes, toutes différentes, et tellement plus belles que celles des habitations des classes plus élevé économiquement.   

vendredi 9 octobre 2009

mes joies quotidiennes


Une petite video de mon trajet jusqu'au bureau... ça dure trois minutes
(mon trajet dure 20 min, mais j'ai suivi que dans la famille les video de voyage on les aime courtes!) Je n'ai pas le temps de me concentrer sur le montage, donc a regarder avec indulgeance. merci 
bon film, attention ça secoue!!
(les chutes de la riviére "Dong ding" a coté c'est de la rigolade! reférences familliales)

ps: spéciale dédicace du titre pour Nico, j'espere que tu reconnais... 

dimanche 4 octobre 2009

la vie domestique


Voiçi une petite illustration typique de l'art populaire indien... 
il se passe beaucoup de chose dans cette maison!

Le système des castes

Certaines études et travaux d’élèves que j’ai consulté avant d’arriver sur place présentent les système des castes comme  un principe discriminatoire en voie de disparition ou dont la pratique se limite encore qu’aux campagnes. Cette vison est selon moi erronée. Depuis l’indépendance, toute discrimination du a l’appartenance a une caste est interdite par la loi. Cependant d’une manière peut-être moins criante qu’auparavant,  la ségrégation sociale est encore bien présente dans les esprits et dans la manière de vivre.

La discrimination positive en faveur des « castes opprimées » mise en place par le gouvernement en 19... est  basée sur une appartenance religieuse plutôt qu’économique et laissant pour compte les populations défavorisées d’autre caste ou d’autres religions. Cette loi permet un quota dans les universités avantageant les jeunes suivant leur caste et non suivant leur revenus.

Si la jeune génération citadine de par leurs relations amicales affiche une mixité religieuse cette tolérance ne déborde que très rarement dans la vie conjugale. Le système de caste est encore extrêmement présent dans l’organisation matrimoniale. Dans un pays où 90% des mariages sont arrangés, le premier critère de sélection est la religion et plus précisément la caste.

Considérer cette discrimination comme  un phénomène limité aux campagnes revient donc à  ignorer l’influence qu’elle entraine dans les relations et comportements quotidiens de la population indienne toute classe sociale confondue.  

 

Petit éclairage sur le sujet

L’origine du système de castes provient de l’opposition de différents groupes ethniques : les individus à peau blanche, aux cheveux et yeux clairs, les Caucasiens, les Dravidiens à la peau sombre, et ceux à la peau encore plus foncée : les aborigènes. La civilisation de l’Indus a en effet péri sous le coup des tribus aryennes qui déferlèrent, toujours plus nombreuses, dans une poussée irréversible vers l’est et vers le sud. Plutôt primitif, ce peuple de pasteurs au teint clair asservit les autochtones à la peau foncée qui formèrent, dans la société qui lentement s’édifia, la plus basse caste. Le mot pour caste est d’ailleurs varna, qui signifie couleur.

 Il évolua en quatre groupes : 

les Brahmanes (possédés par Brahma, Dieu) qui devinrent les érudits et les prêtres ; 

les Kshatriyas, guerriers jouissant d’un statut égal à celui des prêtres en raison de leur rôle politique et qui devinrent Rajanyas, les gouvernants. 

Les Vaishyas devinrent des commerçants et les Sudras, dont l’étymologie est inconnue mais étaient certainement de tribus non aryennes, devinrent les artisans, agriculteurs et bergers. 

A ceux-ci vinrent se joindre les Intouchables (Scheduled Caste/Tribe) ayant pour rôle d’accomplir les tâches les plus ingrates : nettoyage des latrines, destruction des charognes et fabrication des souliers.

jeudi 1 octobre 2009

Changement de maison...

Un petit message pour vous tenir au courant : je vais déménager. Je vais quitter Hema et le bungalow rouge pour aller habiter avec Susanne ma collégue americaine. Changement d'ambiance, j'espère que cela sera bénefique pour mon Diplome qui pour l'instant est au point mort! sinon, je passe beaucoup de temps chez Afreen et ses parents, leur appartement n'est pas grand mais ils sont tellement gentils avec moi que ca rend le lieu trés chaleureux et reconfortant...