Berlin-Pune, mise à l'épreuve de 6 ans d'études...
jeudi 19 novembre 2009
ça et là, avant le départ...
dimanche 15 novembre 2009
Loin du Taj Mahal
La vie ici s’accélère, comme souvent les choses les plus insignifiantes prennent un autre gout lorsqu’on sent qu’elles vont disparaître. Je profite des derniers rayons de soleil, qui sont malheureusement rares ici aussi. Le temps est très humide, et un peu grissailloux, mais lorsque le soleil perse tout n’en paraît que plus beau. C’est sans doute ce que j’aurais le plus apprécier dans mon quotidien ici : la lumière des pays du sud, la couleurs de la poussière, des saris, et des murs peints des bidonvilles…
L’Inde est un grand pays. D’une densité chaotique que je n’avais encore jamais ressentit nul part. Il y a trop de gens, trop de chien, trop d’animaux en général, trop de cultures différentes, trop de confrontation, les élément se brouillent, s’empilent tout en restant très attaché à son quotidien, a sa culture, a son rang social, tout s’emmêle mais ne se mélange guerre.
Ce chaos homogène, cette injustice, cette brutalité d’esprit, laisse un sentiment d’impuissance. Cela s’est formé durant des siècles, et la réforme ne paraît que théorique. La modernité, le capitalisme n’ont été que rajoutés, superposés sur des couches de traditions. Mais qui sommes nous pour juger de la légitimité d’une civilisation ?
Rester humble, respectueuse mais intègre en regard d’une société inconnue, multiple et complexe. Plus facile a dire qu’a s’imposer.
Ces trois mois, même si je ne le ressens pas encore, je vous avoue, sont sans nul doute une base de plus pour mon enseignement, et pour ma vie futur.
Que le premier qui affirme cette expérience facile aille se confronter à la rue indienne, Que celui qui déclare la culture indienne empreinte de non-violence s’informe des multiple et régulières émeutes envers les minorités religieuses,
Que tous ceux qui imagine l’Inde comme la plus grande démocratie du monde ouvrent les yeux sur la hiérarchie des castes et autre religions dans le monde du travail.
Les préjugés et les idées reçues ont modelé une Inde qui n’existera jamais.
L’Inde est … incroyable, envoutante, détestable, mystérieuse, magnifique, affligeante, raciste, riche, misérable, sauvage, multiple, tellement multiple…
L’Inde que j’ai vécu durant ces trois mois n’est qu’une minuscule facette du pays. J’ai toujours perçu l’inde différemment a chacun de mes trois voyages, et j’espère poursuivre encore longtemps cette découverte.
Je dirais que mon conseil le plus avisé à tous les gens qui décident de voyager en Inde, c’est de garder les yeux ouverts.
jeudi 12 novembre 2009
Sangli-sangli...
La journée d’aujourd’hui était au moins aussi chargé que celle d’hier était vide ! Nous sommes arrivées a Sangli par bus lundi soir. Le travail devait commencer dur le mardi matin. Nous nous sommes levés tot, avons fait gentiment la queue pour la salle de bain… ça vous rappele pas les carnet de voyage que j’écrivait quand j’avais 10 ans ? du genre « panique au camping » ? bref nous nous sommes préparé et comme toujours depuis que je travaille chez Shelters : on se prépare dans la précipitation et après on attend pendant deux heures que ça commence en regrettant de s’être levé si tôt.
Eh bien hier on a regretté de s’être levé toute la journée, car nous ne sommes pas du tout sortit du bureau. Une tempête s’est levée dès le matin, avec au programme : pluie torrentielles, vent et le meilleur : coupure d’électricité de 10heure du matin a 6h30 du soir ! j’avait l’impression de me retrouver à Marennes, les journées pluvieuses d’aout où nous, les cousins, tournions en rond dans l’annexe. Mais on avait nos jeux, et notre mamie, donc tout ça n’était pas si grave en comparaison a hier, où Susanne et moi étions loin de chez nous, dans un appart dénué de mobilier, sans aucune occupation possible… même « la guerre et la paix » de Tolstoï ne parvenant pas à me divertir… au bout d’une heure, mon ordinateur que je n’avait pas pris soin de chargé m’a lâché ( bizarrement, ce petit trésor de technologie ne fonctionne pas sans électricité.. ).
Nous étions seule toutes les deux, essayant par tous les moyen de trouver quelques raison de rester optimiste. Nous avons échangé nos recette de cuisine préféré, j’ai fait des collages, nous avons imaginer ce qui aurait pu être pire : par exemple : subir la compagnie de quelques collègues très bavardes ou très lourdes… on a lu, on a tourné en rond, on a même fait des exercices de gym ! Pilâtes a Sangli !! sans musique, sur le carrelage ! mes genoux s’en souviennent encore, grande sportive que je suis !
A 5heure de l’après-midi, le ciel s’est obscurcie, et toute lecture est devenu impossible (surtout ma vieille édition de Tolstoï, avec ses caractères en patte de mouche) et là on s’est dit qu’on touchait le fond… nous nous sommes assis dans la grande pièce n’ayant plus rien a nous dire dans notre désarroi, et nous avons attendu…
A 6h45 l’électricité est revenu et sans plaisanté j’ai eu l’impression de revivre ! Non mais vraiment quel soulagement ! ouvrir mon ordi, constater que tout est encore là à portée de clavier !
Ceux d’entre vous qui pense « européen » ou « monde réel » se disent : mais pourquoi n’êtes vous pas sortie ? je vais vous expliquer : c’est parce qu’entre être dans l’appartement au sec, en faisant des blagues idiotes, ou être dans la rue observées comme des animaux de zoo échappés, sous la pluie et sans savoir où aller, le premier choix nous a semblé être le « moins pire » Voilà, c’était le récit d’une journée perdue.
Aujourd’hui nous avons rattrapé notre retard et avons tellement produit que j’en suis toute retournée comme si j’avais passé une journée a la mer. Enfin, j’étais aussi trempée que si je m’étais mise a l’eau !
Le matin a 9h nous sommes parties dans les slums, équipées de nos caméra, appareil photo, calepins et avons rencontré un dizaine de famille. Passionnant. J’avais l’impression d’être tombée au milieu d’un documentaire anthropologique d’Arte (sans les sous-titres jaunes) vous savez quand on a l’interview d’un artisan au travail… j’avais vraiment le sentiment d’être privilégiée et de pouvoir me dire : « bah ouai, tu as eu les couilles de faire un truc extraordinaire et tu ne peux pas le regretter » non mais ça fait du bien de se le dire, parce que finalement jusqu'à présent quand je restais au bureau de Pune j’avais pas vraiment l’impression de faire quelques chose d’utile pour l’humanité, ou ne serait-ce que pour moi-même … quand je suis dans les bidonvilles, j’ai le cerveau en ébullition, je suis curieuse des moindres détails…
Ces interviews ont été un grand succès, et comme il pleuvait comme vache qui pisse nous étions invité à entrer dans toutes les maisons. Ce qui permet de comprendre un peu plus le mode de vie des habitants. Nous nous sommes même arrêtées dans un atelier de fabrication de cithare… vous saviez que les cithares sont faites a partir de potirons géant ? Cette journée était guidé par la bonne humeur et la chaleur de Moshi (appellation respectueuse pour les vieilles dames) qui nous a ensoleillé la journée par des explications des mœurs et coutumes, botaniques, et culinaires (les plus douteuses…) elle fait partie de la direction de l’ONG, est dynamique et ouverte a toute idée, en gros, elle rattrape vraiment le sale caractère de ma chef de Pune.
Après les interviews et un semblant de calme (nous avons une collègue trééés bavarde) nous avons accueilli au bureau une quinzaine d’enfants issus des bidonvilles. Grace aux animatrices de Shelters, j’ai eu la possibilité de proposer aux enfants de dessiner, peindre, crayonner leur maison de leur rêve, leur souhait immobilier si tout était possible.
J'avais prévu ce workshop depuis longtemps pour mon diplome : L'ong m'a offert cette oportunité et rien que pour cela ça vaut le voyage Berlin-Pune. Les enfants étaient ravis, j'ai sorti mes crayon et j'ai dessiné avec eux, les resulats sont prométteurs, trés interessant architecturalement parlant et surtout au niveau des élement qui pour eux sont indispenssable a l'idée de "maison". Par exemple sur un grand nombre de dessin, ils ont représenté un petit arbre en pot, le Tulsi qui est l'arbre sacré de la maison, de tradition mi-hindu mi-regionale. OU encore, la terrasse a un role trés important, l'Otta ( le porche surélevé typique de la maison indienne populaire)
C'est une grande chance pour moi d'avoir eu cette expérience et je pense que cela me permettra de donner plus d'humanité a mon projet d'archi.
dimanche 8 novembre 2009
Nouveau départ pour Sangli
jeudi 5 novembre 2009
Les chutes du Niagara ? c’est pas en Amerique ça ??
Non, je vous assure, l’Inde possède aussi des cascades géantes… et ce soir il y en avait une dans notre appartement… On l’a aperçu dés la porte d’entrée, l’eau s’infiltrait dessous et s’écoulait dans l’escalier… vous imaginez le carnage ? attention, on ouvre la porte et là c’est l’horreur notre appartement c’est le lac d’Annecy, 1 a 3 centimètres d’eau dans toutes les pièces l’appart’ doit faire 60 m2… je vais pas vous faire de dessin : c’était une catastrophe !!
Eh là, en personne normal vous vous dites : « mais que s’est-il passé ?» est-ce que je suis en train de rêver, de cauchemarder plutôt ? ou est de nos lits sont devenu des radeaux entouré d’une mer claire ?
Le pire de l’histoire c’est que tout d’un coup, en commençant a imaginer un scénario, je réalise qu’il se pourrai bien que ce soit de ma faute… énorme nœud dans le ventre… oups ? est-ce possible que j’ai laissé le robinet ouvert ce matin ? parce que ce matin il y avait une coupure d’eau, et du coup j’ai très bien pu l’ouvrir a fond en pensant le fermer… vous voyez le problème ? et sentez-vous l’élan de culpabilité que j’ai ressenti en pensant être responsable de la quantité d’eau de deux baignoire répandu dans notre appart ??? ce bien simple, la cascade a dévalé l’immeuble jusqu’au rez-de-chaussée…
Alors ça c’est une vrai connerie… ça me laisse baba… c’est digne d’une comédie américaine avec Adam Sandler tellement c’est taré… bref on a du écoper « le bateau prend l’eau ! écope ! écope !" pendant bien une heure.
La femme du proprio est arrivée, avec deux plombiers… avec tous les problème de tuyauterie c’etait inévitable que quelques chose arrive : le tuyau de l’arrivée d’eau chaude de la douche m’est resté dans les mains hier… le métal était si rouillé qu’en voulant me retenir alors que je me brossais le ongles de pied, le boulon s’est émietté… dans les chiottes là il vous faut une petite explication : dans les chiottes indienne, il y a toujours une arrivée d’eau autre que la chasse d’eau. Ce n’est pas pour ce laver les mains. Je vous rappelé que les indiens n’utilisent pas de papier toilettes, mais de l’eau. Oui c’est étonnant, et on se demande comment ils font pour s’habituer a sortir avec le cul mouillé, mais bon, c’est une question d’usage quotidien culturel, je n’ai pas a juger de la légitimité de cette habitude !
quoi qu’il en soit, il y a toujours une arrivée d’eau, qui est soit un robinet avec un petit baquet, soit une petite pomme de douche, soit comme dans notre appart, un robinet branché a un tuyau d’arrosage vert…
J’utilise couramment ce tuyau, non pas pour l’usage traditionnel, mais pour aider la chasse d’eau qui a si peu de pression qu’elle ne joue pas toujours son rôle. Dans ces chiottes il y a aussi une grille d’évacuation au sol ( qui aurait pu nous sauver du désastre) mais cette dernière est bouchée.
C’est le robinet au tuyau vert qui est responsable du Locke Ness. Deux solutions : la première celle que je redoute : j’ai pas refermé le robinet ce matin, ne m’en rendant pas compte vu qu’il n’y avait plus d’eau, et ce dernier a coulé de 10 a 15 heures…
OU deuxième solution celle du femme du proprio, que je préfère : le robinet, comme toutes les pièce de tuyauterie de cet appart nous a lâché.
Dans tous les cas on a ecopé toute l’eau de l’appart qui est maintenant si propre qu’on a plus les pied sale en marchant par terre, et les deux plombiers ont remplacé le tuyau de l’arrivée d’eau chaude de la douche et le robinet des chiottes que je n’utiliserai plus jamais..
Affaire qui pour l’instant fini bien… nous ne serons plus en Inde quand nos propriétaires recevrons la facture d’eau… c’est pas sympa, mais dans le cas de la deuxième hypothèse, on n’y peut rien, alors bon…
C’est ça tous les jours… il faut garder les yeux ouverts et ne pas s’habituer aux choses, pour moi en Inde, il n’y a pas de quotidien ou de « comme d’habitude ».
mercredi 4 novembre 2009
des images, des références... pas si loin des bidonvilles
mardi 3 novembre 2009
quelques jours a Pune
Des images comme ça, qui parle de mon quotidien, de la lumière dans les avenues de Pune, le soir aprés le boulot, de notre appartement, dans lequel, avec mes quelques affaires, je reussis quand meme a foutre le bordel...