Berlin-Pune, mise à l'épreuve de 6 ans d'études...

Me voici au crépuscule de mes études d'architecture: 6 années passionnantes mais théoriques de projets et d'utopies. Pour mon diplome je souhaite mettre ce que j'ai appris au service des autres. Un peu de chamboulement dans ma vie de petite européenne : trois mois de stage dans une ONG à Pune, en Inde...

dimanche 11 octobre 2009

Tombée en Amour avec la ville…

Au début de la semaine, j’ai demandé à Sashi, de me faire visiter le quartier où il vit : Laxmi Nagar, un des plus grand slum de Pune, un kilomètre quarré de maison construites indépendamment des autorités de la ville.

Je crois que c’est devenu l’un des mes endroit préféré à Pune… Il y a une atmosphère presque méditerranéenne. En fait ça m’a rappeler notre premier voyage en Grèce, il a 13 ans de cela maintenant. Les rues de Pune sont en général plutôt larges et le trafic et abondant, en entrant dans Laxmi Nagar ma première évocation a été les petites rue montantes du Vieux Lyon. Les maisons s’accrochent à la pente, construites en dur, narguant impunément de leur basses tailles les exigences des autorités municipale concernant la densité de Pune. Dans le bidonville, tout est a l’échelle humaine, et parfois plus petite encore.

Il y a une ambiance de village, les gens se connaissent par leur nom les enfants galopent dans la rue aux coté des chèvres et des veaux, des poules et des cochons. Les habitations sont majoritairement construite en dur ( briques/béton) sur un, deux voire trois niveaux. Il y a aussi des maisons en «semi-dur »  qui ont les mur en béton, un sol en béton, mais le toit en taule de plus ou moins bonne qualité.. contrairement a ce que j’attendais, les rues et ruelles du bidonvilles sont plus propres que celle de la ville a proprement dite. C’est étroit, les femmes y font la vaisselle et la toilettes des enfants, mais la quantité de papier au sol est largement inferieur a une large rue du centre-ville.

Au vue des maisons, j’ai demandé a Sandhya quelle est la définition exact de « bidonville ». Celle-ci ne se décide pas en fonction du type de maison présente actuellement sur le site, ou comme je l’avais pensé par le niveau d’hygiène (en effet certaines rues du centre-ville pourrait également être considérée comme slum), non. L’appellation slum est donné a un groupe d’habitations précaires installer illégalement. Donc si le dit « Slum »  grandit, s’améliore, se solidifie, il restera toujours un bidonville.

Illustration : le mot bidonville en Hindi se dit « nagar » il y a donc un paquet de quartier a Pune et dans les villes indiennes en général qui s’appelle blabla-nagar : Indira Nagar, Laxmi Nagar, Maharshi Nagar etc. etc.. lorsque ces quartiers sont réhabilités, par la construction d’immeuble sociaux par exemple, le quartier s’appelle toujours blabla-Nagar… vous comprenez l’ambigüité ?

Donc a Laxmi Nagar, on a l’impression d’être dans un quartier de la ville « normale » mais il restera toujours aux yeux des Punéites de classe plus aisée, un bidonville.

Là je dois aussi vous éclaircir : avant d’arriver a Pune je pensais que les bidonvilles étaient enclavés, comme des non-lieu dangereux où personne ne s’aventure, où les habitants, les cheveux hirsutes te regarde méchamment ou bien te demande de l’argent a chaque coin de rue. (j’exagère mais au fond de mois c’est quand même ce que je pensais…)

Mais il faut rappeler que 40% de la population de Pune vit dans les bidonvilles. Biensûr, la moitié de la population n’est pas sans emploi, ce qui signifie que les habitants des bidonvilles ont un revenu, parfois loin d’être dérisoire, mais sont contraint (voire parfois ont choisi) de rester dans les bidonvilles a cause de la pénurie de logement à Pune et de la mauvaise qualité des rares logement sociaux.

A Laxmi Nagar, Sandhya m’affirme que personne ne veut d’immeuble d’habitation. (lundi, je retourne dans le slum avec un petit questionnaire pour faire des interviews). Les habitants, veulent un revêtement pour les rues, de l’eau, des toilettes, et la possibilité d’agrandir leur logement. «  la rue est tellement importante pour les habitants, qu’est qu’ils feraient au troisième étage d’un immeuble coincé au milieu d’une cité »  Le pas de la porte, donnant sur la rue fait effectivement partie intégrante de la maison : on y fait les grillades, on discute avec les copine pendant le massage du nourrisson, on surveille les gamins, les animaux,  les vieux assis sous l’arbre, on attend les marchands ambulants, de légume, de pacotille…

La porte d’entrée est souvent la seule ouverture de la maison et elle reste ouverte toute la journée. Elle est toujours décorée : peinte, sculpté, orné de décoration en tissu ou en croché, elle est entourée de plantes en pot… La créativité s’affiche sur toutes les portes, toutes différentes, et tellement plus belles que celles des habitations des classes plus élevé économiquement.   

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