Berlin-Pune, mise à l'épreuve de 6 ans d'études...

Me voici au crépuscule de mes études d'architecture: 6 années passionnantes mais théoriques de projets et d'utopies. Pour mon diplome je souhaite mettre ce que j'ai appris au service des autres. Un peu de chamboulement dans ma vie de petite européenne : trois mois de stage dans une ONG à Pune, en Inde...

jeudi 15 octobre 2009

L'inde c'est pas tous les jours facile..


Je me sens si stupide, qu’il faut que je raconte ma bourde d’aujourd’hui, peut-être qu’après m’être « confessée » je me sentirai mieux…

Cette après-midi nous sommes allé au temple Durga Mata Mandir. J’en avais jamais entendu parlé, c’est juste a coté de l’appartement de l’autre coté de la rivière perché sur une colline (comme beaucoup de temples a Pune). En arrivant en haut de la petite route bordée de bufflons ruminant les poubelles, des corbeaux perché sur leur dos, j’ai compris pourquoi aucun guide ne parle de ce temple.. (d’ailleurs le Routard n’accorde même pas un article a la ville de Pune alors le temple de Durga Mata Mandir… il n’y a pas beaucoup de touriste qui y viennent, je vous assure !



                         Un chamant bufle, paisible qui me fait fait un gentil sourire bovin...                               un peu odorant, mais sympa.

Mon objectif était , non  pas de me recueillir au temple (en Inde je suis une laïque militante) mais de trouver le point de vue parfait pour le-panorama-qui-tue pour le site de mon projet… donc j’ai emmener Maxine avec moi (je me sens pas encore prête a me balader dans des coins inconnu toute seule) et nous sommes montées en haut de la colline..

Bon, heureusement il y a une vue sur Pune pas mal du tout, et puis ça fait du bien de se bouger un peu (on se déplace très peu a pied finalement) parce que sinon, le temple ne vaut rien.. d’ailleurs je vais même pas prendre la peine de télécharger une photo pour ce blog… temps perdu… En haut de la colline, il y a donc ce temple plein de vache, la villa d’un style « palais grec » d’un très riche inconnu et deux gros châteaux d’eau dont les énormes tuyaux laissent fuir de façon scandaleuse (sans exagérer je pense au baril/heure) la précieuse eau potable (enfin, pas potable pour nous…).

Alors du temple on ne voit absolument pas le bidonville, de la villa du millionnaire… sans doute qu’on doit pouvoir apercevoir quelque chose du bout du jardin, mais le gardien ne semblait pas trop prêt a nous laisser rentrer (bizarrement…). Mais en contournant tout ça (à l’école d’archi on nous apprend à être très persévérant en matière de «trouve le point de vue de fou pour prendre en photo le site dans-son-contexte » quitte a aller dans des endroits a-la-con. Bref ça flairait un peu l’endroit a la con… mais bon a 16 heure de l’aprèm’ il n’y a pas trop de risque (que j’me dis)… On passe un portail ouvert qui monte vers le haut de la colline flanc Nord (vue sur le slum).. au bout de la route jouent les gamins, sur un banc trois hommes discutent en prenant le thé… C’est la famille du gardien du château d’eau… Nous sommes accueilli très chaleureusement dans un anglais moyen mais compréhensible. On nous offre le thé, très embarrassées nous acceptons et on se renseigne sur le lieu… Pas de chance, le monsieur qui est responsable n’a pas le droit de nous laisser prendre des photo, et cela dit nous montre la camera qui est braqué sur l’endroit ou nous sommes… et nous dit qu’on a pas le droit de monter en haut du châteaux d’eau… bon alors bien sûr c’est regrettable, la vue doit être magique mais je dois vous avouer que cette dernière info ne m’a pas trop surprise… vu l’état des balustrades et du béton du réservoir, je me serais pas risquée en fait…

Bref, j’avise un coin au fond de la parcelle où le mur est un peu plus bas et où la vue sur le slum ne doit pas être mal… vu que j’ai promis de pas faire de photo, je vais voir d’abord si ça vaut le coup avant de remettre l’interdiction en question… La vue est simplement digne du panorama-de-la-mort-qui-tue… il me faut cette photo…

Je retourne voir les hommes sur le banc, je leur explique que je ne veux pas la photo du château d’eau mais de l’extérieur de la propriété… alors ils discutent entre eux, au milieu de la discutions je propose 50 roupies (70 centimes pour nous, le prix d’un plat+boisson dans un resto pour eux) ils me répondent pas mais finalement décident que d’accord, je peux prendre ma photo du fond de la parcelle…

Ravie, je fais mon panorama, et je reviens avoir mon billet de 50 roupies… ils ont été super outrés… cet argent s’était une insulte, ils n’en veulent pas… alors pour me justifier je dis que c’est comme un cadeau pour les enfants… le plus jeune me dit qu’il n’aime pas ce genre de cadeau et s’en va… Dans ces moment là , je vous assure que je me suis sentit super mal… j’ai rentré mon billet, je me suis excusée mais c’était foutu j’avais fait la bourde. Le plus vieil homme semble moins affecté et me ressert du thé ( embarrassant, vu que ayant ma tasse pleine je pouvais même plus partir). Il a fallu que je me brule la langue pour finir ma tasse rapidement, remercier le plus humblement possible, dire au revoir aux enfant qui agiter leur main et partir en ayant envie de me cogner la tête au mur…

C’est pas facile, l’Inde, plus je connais ce pays plus je me rend compte a quel point je le comprendrais jamais… Des que je marche dans la rue j’ai des gens qui me demande de l’argent tous les cents mètres, dans certain site, les gardiens, parce qu’ils t’ont laissé passer dans un lieu normalement fermé te demande de les payer pour ce service que tu ne savais pas payant… et ces hommes, qui m’offrent La photo de mon projet se sont senti insulté par l’argent… sans doute certain d’entre de ceux qui me lirons penserons que c’était évident que j’ai fait une erreur typique des touristes qui n’y comprenne rien, ok, mais je voudrai bien vous voir a ma place…

C’est déconcertant de se sentir a coté de la plaque continuellement, où que je sois je fais tache dans le décor…

Aujourd’hui dans la rue j’ai rencontré un mec occidental qui ne comprenait pas le metteur du rickshaw (même système que le taxi sauf que ça te donne le prix en ancien roupies et que tu as a multiplier le montant par 7 et soustraire 3… l’autre solution c’est d’avoir une carte avec la table de conversion) et ne voulais pas payer le prix que lui disait le chauffeur. Du coup ce dernier est venu me chercher pour que je remette cet étranger de même couleur de peau que moi dans le droit chemin. A son accent très particulier j’ai vite remarqué que cet étranger n’avait pas seulement la même couleur de peau mais aussi la même nationalité !

Ça fait 4 ans qu’il voyage ! ma première réaction ça a été « waouh ! chapeau, c’est beau de pouvoir ce permettre ça ! » ( oui je sais c’est pas très délicat, mais j’ai pas réfléchi en fait je pensais pas a l’argent mais plutôt au courage) bref il s’est renfrogné et m’a dit qu’il bosser pendant son voyage(-OK, très bien…) j’ai expliqué rapidos je ce que je faisais a Pune (mais bon, avec Maxine on été pressée et puis j’étais pas dans un jour « guide touristique ») et on l’a largué dans le flot urbain … plouf !

En y repensant en fait, ça me fait pas du tout envie… voyager pendant 4 ans c’est plus du voyage c’est de l’errance… et puis tout seul ? ou la la… pas du tout mon truc en fait ! je veux bien partir en voyage tout les mois mais il fout que je revienne au point de départ a chaque fois, comme une bouée … tu fais tes brasses, et quand t’es fatigué tout revient a la niche, sur le continent de notre bonne vieille europe adorée et plus précisément à la pertuz’ et hop tu fais le plein d’energie, de famille, d’amour, d’eau fraiche et tu peux reprendre le large, mais 4 ans sans rentrer au pays c’est comme être au milieu de l’ocean sans voir la cote… je me perdrai au bout d’un moment, je m’ennuirai ou je deviendrai folle… et puis l’amour, le foyer… finalement je suis quelqu’un de très vieux-jeux, mais Berlin, me manque, la liberté d’agir et le confort de comprendre ce qui se passe…

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